Ma maman me demandait pas plus tard que ce matin quel était mon état d'esprit à quelques jours de la reprise de mon travail.
La réponse n'est pas si aisée.
Depuis la naissance de Bichtouille je ne souhaitais qu'une chose, que le 5 aout arrive très vite. Je l'attendais, je l'esperais, je comptais les semaines, les jours... Pourquoi se demanderont certaines mamans ? Les débuts avec Bichtouille ont été très difficiles. Changement de vie total, pleurs incessantes, crises de coliques, allaitement pas évident, fatigue... A l'époque j'étais soit trop naive de penser que ce serait facile avec mon bébé, soit trop présomptueuse de penser que moi j'y arriverai, soit pas assez entourée pour sortir la tete de l'eau de temps à autre, soit pas assez informée pour savoir que beaucoup vivent des moments difficiles. Une maman m'a dit que elle le 1er mois n'avait été pour elle que du bonheur. Après j'ai appris par elle que son bébé ne pleurait jamais et qu'il dormait tout le termps. La mienne faisait le contraire alors forcément les moments de bonheur étaient moins...puissants vais je pudiquement dire.
Puis ma chérie d'amour a poursuivi son bonhomme de chemin. La tototte a résolu certaines crises de larmes (les siennes et les miennes car servir de tototte humaine n'a pas été de tout repos), la fin de l'allaitement a quasiment sauvé mon couple (Bichtouille n'étant pas asez nourrie au sein avait toujours faim, ne dormait pas en journée et du coup le soir, je n'étais pas à prendre avec des pincettes), mais surtout elle a grandi, nous rendant nos sourires, éclatant de rire, nous donnant envie de lui en faire sans refouler des larmes, elle a commencé à affirmer son caractère, a trouvé un début de rythme, et elle allait bien. On a appris à mieux gérer les coliques, les hurlements du soir, les crises de larmes lors du bain... bref on s'est apprivoisés !
Les 2iers mois passés, tout a commencé à s'améliorer. Depuis ses trois mois, c'est vraiment beaucoup mieux. Sauf que les relations sociales me manquent énormément. Je n'ai pas eu beaucoup de visites en 4 mois. C'est là qu'on voit qu'on est parfois bien seuls... L'avantage est que j'ai dépassé mon naturel timide pour aller davantage vers les autres. J'ai pris le temps de discuter avec des voisins, des commercants... et ca fait un bien fou ! Je n'ai pas spécialement beaucoup de loisirs et Bichtouille étant très accaparante je n'ai pas pu beaucoup m'occuper en journée. Et la fatigue ne me donnait guère d'envies...
Il faut savoir que j'aime beaucoup mon travail, que j'y trouve un vrai intérêt. Je sais que ce n'est pas le cas de tout le monde. D'où mon impatience à y retourner même si tout n'y est pas rose, loin de là. Ce n'est pas que je me sente inutile à la maison puisque je m'occupe de ma fille mais je ne pourrai pas être en congé parental, j'aurais trop l'impression de ne pas m'accomplir. Sinon il faudrait pour cela que j'ai davantage de contacts extérieurs, de centres d'interet que je puisse développer.. et encore.
Alors pour répondre à la question, oui je suis contente de retourner bosser après 6 mois passés chez moi, parfois en train d'étouffer entre mes 4 murs.
Mais qu'est ce qu'elle va me manquer... * larmes aux yeux*
Je me suis même renseignée pour un 80% ou un 90%. pas évident vu mes fonctions. Mais au delà de ça je me dis que la notion de temps passée avec elle est relative. Si je prends un 90 % pour qu'elle sieste pendant 2 heures et que je gère mon boulot à distance paar @/tel, quelle plus value ? En revanche, que je parvienne à partir de temps à autre plus tôt en semaine, que je pose une journée de temps à autre, que je laisse mon travail derrière moi le we, que je fasse des activités avec elle, là je pense que nous serons toutes les deux gagnantes. Et voir avec le temps ce dont elle a besoin et - ça aussi je l'ai appris depuis sa naissance - ce dont j'ai besoin car si je ne suis pas bien, elle ne le sera pas non plus. Et je pense que si elle voit sa maman trouver son équilibre boulot/famille, elle même trouvera le sien.
Et tenter de ne pas culpabiliser de ne pas rester à la maison... d'autant que je suis vraiment favorable à la vie en crèche et que nous avons la chance qu'elle puisse y aller.
Haut les coeurs !
Je l'aurais gardée pendant 4 mois, 4 mois qui m'ont fait devenir maman de manière encore plus intense que le jour de sa naissance. J'ai le sentiment d'avoir contribué à ce qu'elle est aujourd'hui (et je sais que ce n'est qu'un début) et que je pourrai être sereine de la déposer dans un mois à la crèche. Et mon statut de maman continuera à évoluer avec bien sûr des galères mais tellement de récompenses... Et je sais que les 3 semaiens qu'elle va passer avec son papa lui apporteront encore plein d'autres choses qui continueront à faire d'elle ce petit bout d'amour qui prend tant de place dans mon coeur...
Voilà mon état d'esprit. Je dirais plutôt "Voilà mon état de coeur"...